Pour une stratégie de fonds propres

Proposition de plan de relance post COVID pour préserver l’outil de production et sauvegarder l’emploi en France

Le choc économique exogène massif provoqué par la crise du Coronavirus ne ressemble à aucune des crises précédentes : il ne passe ni par l’industrie financière, ni par des effets de cycles industriels. L’effondrement de la demande provoqué par le confinement affecte en premier lieu le secteur des services, et impacte directement un très grand nombre de TPE, PME et ETI, dont il menace la survie. L’enjeu en termes d’emploi est considérable, sans précédent. Sauvegarder les entreprises pour sauvegarder l’emploi: tel est le défi. Il pose un problème particulier à l’action publique, qui n’a pas l’expérience de venir au secours des entreprises avec une telle granularité. 

La première priorité des pouvoirs publics a été de sécuriser la liquidité du système économique, qui paraît assurée, par les reports d’échéances fiscale et sociales et des prêts garantis par l’Etat,  sous réserve que les délais de paiement interentreprises ne viennent pas menacer les sous-traitant les plus fragiles. Nous proposons des mesures de surveillance particulières sur ce point. 

Toutefois, le choc ne pourra être absorbé seulement par des mesures de trésorerie et des prêts, même garantis. Sauf à ce que le tissu de PME ressorte de cette épreuve immobilisé par le surendettement, les entreprises auront besoin, au delà du chômage partiel,  de fonds pour absorber leurs pertes, c’est à dire de capital. L’une des principales différences entre les plans allemand et français de sortie de la crise est que le premier prévoit 150 milliards d’euros d’infusion de capitaux publics dans les entreprises. Cette approche nous semble pertinente, et cette note propose une stratégie de fonds propres, permettant d’accompagner les entreprises, le temps qu’elles se relèvent. 

Pour les entreprises cotées, nous proposons que les collectivités publiques  se dotent d’une enveloppe significative, de plusieurs dizaines de milliards d’euros,  pour réaliser des infusions de capital permettant de maintenir l’indépendance des grandes entreprises françaises. Ces “nationalisations partielles” seront réalisées en recourant à des outils simples, actions avec droits de vote, qui assurent que le contribuable bénéficiera du retour à meilleure fortune dans les mêmes conditions que les actionnaires privés.

Dans le secteur du non coté, nous constatons que les fonds de LBO disposent pour l’heure d’une grande réserve de liquidités pour défendre et étendre leurs investissements dans de grandes et moyennes entreprises, et nous pensons qu’un effort particulier doit être engagé pour développer une industrie du capital-investissement capable d’apporter du capital et du quasi capital à destination des PME. Nous proposons des instruments en ce sens, qui associeraient la Caisse des Dépôts, la BPI, les régions et les capacités existantes du secteur de l’investissement.

Pour les TPE et le secteur de l’artisanat, ainsi que pour certains secteurs particulièrement affectés, les subventions sont la manière la plus expédiente de compenser les pertes ; il y a sur ce segment un écart très significatif entre le plan français et le plan allemand, dont il nous paraît important de réduire une partie.

Enfin, dans l’optique de la préparation de la reprise, la note aborde les ajustements temporaires à effectuer sur la réglementation prudentielle des acteurs financiers, les dispositions particulières à prendre pour le secteur de la construction et de la rénovation écologique, et la question d’une incitation temporaire à l’investissement et au renouvellement des emplois temporaires.

L’ensemble de ces mesures ne visent qu’à maintenir en état l’appareil productif, les emplois et les compétences.  La note ne prend pas position à ce stade sur la question complexe de la relance de la consommation, qui est actuellement bloquée par le confinement, et dont on ne sait pas encore mesurer l’ampleur. Toutefois, les toutes premières indications font apparaître le risque d’un effet récessif plus important que prévu initialement du fait d’une remontée lente de la demande. Il faudra les affiner en fonction de différents éléments, notamment les hypothèses de déconfinement en France et chez nos principaux partenaires.  A ce stade encore préliminaire, notre recommandation est d’accompagner le maintien en état de l’appareil de production de mesures ciblées sur les personnes les plus en difficultés et les ménages modestes. Le risque à prévenir est  celui de la combinaison d’un comportement de surépargne de la part de ceux qui en ont la capacité et de sous-consommation pour les plus démunis.   

Téléchargez ci-dessous l’intégralité de la note rédigée par le groupe GracFin :

« Another Virus Victim: The U.S. as a Global Leader in a Time of Crisis »

En pleine crise du coronavirus, les Etats-Unis font un pas de plus en arrière, abandonnant leur rôle de leader mondial.

Alors qu’ils étaient à l’initiative d’une réponse multinationale pour la gestion des épidémies du SIDA et d’Ebola, les Etats-Unis cèdent ce monopole à la Chine en ce qui concerne le COVID-19.

Un article du NY Times : https://www.nytimes.com/2020/03/20/world/europe/trump-leadership-coronavirus-united-states.html?smid=em-share

Printemps de l’Economie – Edition 2020

A l’heure où, plus que jamais, rien n’est plus simple que de diffuser des fake news, il y a une véritable urgence démocratique à rapprocher la recherche scientifique en économie des citoyens, à expliquer inlassablement encore et encore quels sont les grands enjeux tout en sachant ne pas rester sourd à leur ressenti.

P.P. Boulanger – Président – fondateur du Printemps de l’Economie

Les Gracques sont heureux de soutenir le Printemps de l’Economie qui se tiendra du 24 au 27 mars 2020. Créé en 2013 avec le soutien de Michel Rocard, cet évènement annuel contribue activement à rendre la connaissance économique accessible à tous.

Consultez le programme dès maintenant et inscrivez-vous à partir du 24 février 2020.

Sommet du Business 7 à Aix-en-Provence

Une rencontre et un accord pour les entrepreneurs et syndicats à Aix-en-Provence : B7 et L7 appellent de leurs vœux une réforme de la gouvernance mondiale pour une croissance durable et inclusive. 

Pour la première fois de l’histoire des sommets Business 7, les représentants des syndicats (L7) et des entrepreneurs (B7) s’accordent sur un agenda social en vue du G7. Cette rencontre marque un changement de paradigme : la gouvernance internationale ne peut ignorer le social. Cette gouvernance doit être réformée afin de garantir un meilleur partage des richesses – il en va de la survie de nos démocraties. 

La rencontre qui vient de se terminer donne un élan inédit à la question de la croissance durable.  Au même titre que les Accords de Paris ont représenté un tournant pour la question climatique, le G7 devra s’en saisir afin que soit proposé un accord équivalent : une réforme globale de la gouvernance internationale replaçant le social au cœur du projet. 

La présidence française entend justement placer les inégalités au cœur de la réflexion de ce prochain G7. 

A ce titre, L7 et B7 ont fait œuvre commune afin de livrer aux gouvernements qui se réuniront à Biarritz des recommandations concrètes et opérationnelles. 

Deux lignes directrices ont été dégagées : 

  • Le monde du travail doit être rendu plus inclusif.
  • Les transformations technologiques appellent à des investissements majeurs dans l’éducation et la formation professionnelles.  
  • La gouvernance mondiale doit être réformée.
  • 75 ans après les accords de Bretton Woods, le temps est venu de placer les enjeux sociaux au centre des préoccupations des institutions internationales existantes.  

Le B7 a également formulé une série de recommandations au bénéfice :

  • d’une transition écologique coordonnée et soucieuse de la biodiversité,
  • d’une transition digitale soutenue par une coopération internationale en matière de cybersécurité,
  • d’un commerce international privilégiant une vision de long-terme et fondé sur des règles équitables,
  • d’une priorité donnée à l’égalité concrète entre hommes et femmes dans le monde du travail,
  • de la valorisation d’actions pour une croissance plus juste, sur le modèle de l’initiative B4iG de l’OCDE, mettant en œuvre une collaboration effective entre public et privé.

Ces propositions rejoignent notamment celles formulées par le Cercle des Economistes. Les intellectuels réunis à Aix lancent en effet un appel à la lucidité et à l’action pour restaurer une confiance qui s’érode. Face au risque de délitement du contrat social, les économistes présentent un panel de mesures opérationnelles vers plus d’inclusion, de long-terme et de coopération internationale.  

A retrouver ci-dessous : déclaration conjointe B7-L7 , déclaration finale du B7, déclaration finale du Cercle des Economistes


Les Gracques aux Rencontres Economiques d’Aix en Provence 2018

Cette année encore, les Gracques seront présents lors des Rencontres d’Aix. Nous participons aux débats des Voix de l’Economie et de nombreux Gracques seront présents pour aborder la question des ruptures technologiques et des conséquences sociales, économiques et éthiques qu’elles emportent.

Lors d’un débat unique qui aura lieu le vendredi 6 juillet après midi, les représentants de 15 think tanks parmi les plus réputés de notre pays , dont Les Gracques, accompagnés d’une dizaine d’intervenants – témoins internationaux tels Jonathan Taplin, Fabienne Arata, Barry Lynn ou Carla Aerts vont discuter de la nécessité d’un New Deal face à cette révolution inédite.

Devant un quasi changement civilisationnel, 4 questions majeures, 4 choix de société se posent à nous:

  • Jusqu’où faut il contrôler internet?
  • Doit-on interdire la recherche sur les embryons?
  • Les Fakenews auront elles la peau de la démocratie?
  • Les GAFAS/BATX sont-ils les nouveaux maîtres?

Ces 7 débats coordonnés par l’Acsel et le Cercle des économistes vont rythmer le vendredi après midi dans les locaux de Aix-Marseille université à Aix-en-Provence, en parallèle des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence. Le dernier débat portera sur les nouveaux enjeux de la science portées par les nouvelles technologies et des enjeux de régulation ou de réglementation internationale des acteurs de la donnée, en présence de Marie-Laure Sauty de Chalon et de René Frydman pour les Gracques et de Benjamin Coriat (Université Paris XIII).

Ces débats sont ouverts à toutes et tous, sur inscription : www.lesrencontreseconomiques.fr 

 

Rencontres économiques d'Aix-en-Provence

Rencontres économiques d’Aix-en-Provence

L’Europe et les Nouvelles routes de la soie

Cet article est le fruit d’une collaboration entre les Jeunes Gracques et le Groupe d’Etudes Géopolitiques (https://legrandcontinent.eu).

murailles de chine

Les Nouvelles routes de la soie, symboles de l’essor chinois

Paul Valéry a su, en son temps troublé, décrire l’idée qu’un Occidental pouvait se faire de la Chine : un pays immense et impuissant, inventif mais stationnaire, sans envergure ni ambitions. Voici d’ailleurs ce qu’il écrit dans ses Regards sur le monde actuel : « Rien, par exemple, ne nous est plus malaisé à concevoir, que la limitation dans les volontés de l’esprit et que la modération dans l’usage de la puissance matérielle. Comment peut-on inventer la boussole, — se demande l’Européen — sans pousser la curiosité et continuer son attention jusqu’à la science du magnétisme ; et comment, l’ayant inventée, peut-on ne pas songer à conduire au loin une flotte qui aille reconnaître et maîtriser les contrées au delà des mers ? — Les mêmes qui inventent la poudre, ne s’avancent pas dans la chimie et ne se font point de canons : ils la dissipent en artifice et en vains amusements de la nuit. » Lire la suite

Une réforme destinée à donner enfin un avenir à la jeunesse

Editorial de Bernard Spitz publié dans le Monde du 9 mars 2016

Si le projet n’est pas adopté, des centaines de milliers d’emplois potentiels pour nos jeunes seront perdus au profit des mêmes, les champions de l’immobilisme.

La jeunesse française a des raisons d’être en colère. Les chiffres en disent plus que de longs discours : un quart de nos actifs de moins de 25 ans sont au chômage, trois fois plus qu’en Allemagne ; la moitié de ceux qui travaillent ont un contrat précaire ; 1 million vivent sous le seuil de pauvreté ; ils consacrent un tiers de leur revenu à se loger ; 150 000 jeunes sortent par an du système scolaire sans qualification, avec 50 % d’échec en première année à l’université, un sur cinq n’a pas de complémentaire santé, etc.
Constat glaçant. Notre jeunesse est maltraitée depuis des décennies, et récemment par la gauche alors même que François Hollande en avait fait sa promesse de campagne électorale : « Je ne veux être jugé que sur un seul objectif (…) est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 ? »

Alors oui, entre la résignation, l’exil ou la protestation, tant mieux si les jeunes manifestent. C’est signe de vitalité, d’énergie, de volonté de prendre leur destin en main, du moins aussi longtemps que ces manifestations défendent leurs intérêts. Mais ce n’est pas du tout ce qui est prévu le 9 mars : ce jour-là, les jeunes dans la rue vont marquer un but contre leur camp.
De la peur qu’ils éprouvent devant l’avenir, les jeunes tirent de mauvaises conclusions. Ils croient que les prétendues protections actuelles les aident, alors qu’elles leur nuisent. Eux qui auraient tant de revendications utiles à formuler, se trompent quand ils protestent contre une réforme dont l’objectif est de leur faciliter l’accès au marché du travail.

La vieille approche, qui fait de la fonction publique un modèle idéal vers lequel il faudrait tendre, ne fait pourtant plus recette dans des générations qui aspirent à inventer leur propre chemin. Ni ici ni ailleurs. Ce qu’il s’agit d’offrir à travers le projet de loi de Myriam El Khomri, c’est cette prévisibilité qui manque cruellement à notre droit social et qui seule donne aux employeurs l’envie de prendre le risque d’embaucher.

Chez tous nous voisins, cette évolution s’est produite et elle a permis de créer des emplois. Elle a offert partout à des jeunes, y compris à de jeunes Français partis à Londres ou Barcelone quand ce n’est pas au Canada ou en Australie, de démarrer une vie active, d’acquérir de l’expérience et d’être autonomes financièrement. Elle correspond pleinement à une nouvelle organisation souple du travails, dans un monde en mobilité où les nouvelles technologies transforment formation, gestion du temps, hiérarchie et carrières.

Sauf chez nous. Peu de sociétés développées sont aussi injustes que la France. La ligne de partage n’est pas tant entre la gauche et la droite, ni entre les syndicats et les employeurs: la fracture principale y est entre les insiders, ceux qui sont protégés, et les outsiders, ceux qui veulent entrer sur le marché de l’emploi et se heurtent aux barricades érigées par les premiers. Le 9 mars, les représentants des insiders seront dans la rue, à commencer par les syndicats de fonctionnaires et les entreprises publiques. Ils inciteront à défendre non pas l’emploi des jeunes mais la sécurité de l’emploi des autres. Cependant, la palme du cynisme revient aux leaders étudiants qui entraîneront dans la protestation ceux-là mêmes qui seraient les principaux bénéficiaires de la loi contestée.

HOLD-UP
Ce n’est du reste pas la première fois. Jadis, les leaders étudiants – devenus depuis insiders et frondeurs – avaient mis les jeunes dans la rue pour soutenir la seule retraite par répartition. Le résultat en a été dramatique pour notre jeunesse, qui doit aujourd’hui payer sa retraite et éponger la dette des générations qui l’auront précédée: chaque étudiant né dans notre pays hérite en guise de doudou de 30 000 euros à rembourser. Cela a été le premier hold-up du siècle: commis avec l’aide des jeunes et à leur frais.
Le second hold-up se déroule sous nos yeux. Si la réforme du travail n’est pas adoptée, si nous restons figés dans un système qui ne correspond plus en rien au monde du travail ni aux aspirations réelles de la jeunesse, des centaines de milliers d’emplois potentiels pour nos jeunes seront définitivement perdus. En revanche, quelques-uns seront gagnés: ce seront ceux qui récompenseront des leaders étudiants dont le cursus de carrière passe par leur capacité à bétonner le statu quo. Ces champions de l’immobilisme sont ensuite récompensés par des postes d’assistants parlementaires, des places dans les mutuelles étudiantes, voire des investitures à l’Assemblée nationale ou au Parlement européen.
La jeunesse n’est pas le problème de la société française, elle est la solution. Notre responsabilité générationnelle est de créer les conditions qui lui permettront de s’épanouir et de disposer de toutes les chances que ses aînés ont eues autrefois. Au-delà du projet de loi sur le travail, il y aurait beaucoup à dire sur la méthode ainsi que sur les réformes nécessaires en termes de formation, de protection ou de citoyenneté, que l’on attend depuis trop longtemps. Mais les jeunes qui seront dans la rue le 9 mars doivent le savoir: leurs seuls jobs qu’ils défendront sont ceux de leurs leaders d’aujourd’hui, les insiders-frondeurs de demain.

Bernard Spitz

Loi Travail: non, Martine ! – Tribune publiée dans le Point

Tribune publiée par les Gracques dans le Point du 3 mars 2016: Loi Travail – Les Gracques : non, Martine !

Le collectif de réformistes de gauche démonte les arguments défendus par la tribune frondeuse publiée le 25 février dans « Le Monde ».Non, Martine ! « Trop, c’est trop », disent-ils. Trop quoi ?

Trop lent ? Ils ont raison ! On aura attendu quatre ans pour réaliser qu’embaucher n’est pas, pour un employeur, un geste politique, mais une question de croissance et un acte de confiance en l’environnement réglementaire et fiscal.
Trop tard ? Ils ont raison ! On aura attendu vingt ans pour corriger l’aberration des 35 heures, cette idée que le monde entier a choisi d’ignorer. Alors qu’il était urgent de réformer le droit du travail comme tous nos voisins européens l’ont fait.

Lire la suite de la tribune publiée dans le Point >>

 

Mais nous savons que ce n’est pas cela qu’ont voulu dire les auteurs de la tribune du Monde. Leur motivation: afficher la rupture. Leur cible: l’avant-projet de loi El Khomri. Au passage, ils ratissent large, des migrants au terrorisme: mécontents de tous sujets, unissez-vous! La ficelle est grosse: même nous, Gracques, signerions volontiers le passage consacré à la déchéance de nationalité. Mais c’est du texte sur le code du travail dont nous voulons parler. Pour dire bravo et saluer le courage de l’exécutif. 

Martine Aubry et ses amis expliquent qu’il est urgent de persévérer dans l’erreur, sur  la voie singulière qu’a choisie la France: avec pour résultat un taux de chômage double de celui de l’Angleterre, et pour les jeunes, entre triple et quadruple de celui de l’Allemagne. « Pas ça, pas nous, pas la gauche » dit-elle. Ce qui signifie : n’apprenons rien de nos échecs, tant notre identité et notre projet sont trop fragiles pour qu’on y touche.   
 
Non, on n’a pas offert 41 milliards d’Euros aux entreprises: on a juste réduit les trop lourdes charges qu’elles supportent, plus que partout ailleurs. Non, les politiques ne savent pas mieux que les employeurs ce qu’il faut faire : ce n’est pas à l’administration de décider à la place de ceux qui travaillent dans les services, l’industrie, l’agriculture. Cela ne marche pas, et marchera encore moins demain, dans un monde où les techniques, les attentes des consommateurs, les marchés bougent à toute allure.
 
La tribune frondeuse ne formule pas une proposition concrète de réforme! Pas la moindre idée positive! Ce qui la porte, c’est le vieux logiciel d’une classe politique qui veut dépenser toujours plus d’argent public, et se méfie de l’intelligence collective qui se déploie, sur le terrain, là où l’emploi se crée. D’où l’attaque contre l’idée de favoriser les accords en entreprise. C’est pourtant en construisant de tels accords que les syndicats retrouveront la confiance des salariés, et pourront enrayer l’érosion de leur base.
 
Le texte est perfectible, mais il va dans le bon sens. Il ne remet en cause aucune des protections fondamentales dont bénéficient les salariés. Il ouvre de nouveaux espaces à la négociation. Il permet aux entreprises de mieux s’adapter à la conjoncture, dans un cadre juridique moins aléatoire. Il ouvre un espoir à ces millions d’outsiders, jeunes, non qualifiés, seniors, qui se fracassent sur les rigidités de notre marché du travail. Il est logique qu’il soit débattu, amélioré. Mais de là à en demander le retrait pur et simple, par dogmatisme ou opportunisme politique : non, Martine Aubry! 
 
La France a tout pour réussir au XXIème siècle: les femmes et les hommes, les institutions, les infrastructures, les entreprises. Mais elle n’en tirera parti qu’en se réformant, et vite. Toute année perdue l’est d’abord pour les chômeurs, les jeunes cantonnés aux marges du système, les talents gâchés. Ne pas conduire le pays en regardant dans le rétroviseur, mais réformer patiemment et continûment. C’est ce dont la France a besoin et c’est pourquoi cette réforme doit être soutenue. 
 
Une partie de la gauche dit le contraire? Bonne nouvelle pour Manuel Valls, Emmanuel Macron, Myriam El Khomri et le camp réformiste avec eux : le moment de la clarification est venu.

Les Gracques

Discours de Sharan Burrow – 5ème Université des Gracques

Discours de Sharan Burrow, Secrétaire générale de la Confédération Internationale des Syndicats, lors de la 5ème Université des Gracques du samedi 21 novembre 2015 au Conseil Economique Social et Environnemental.

« Please accept my condolences – indeed it has been an awful week in the world. And while there are many factors underlying the division and distress around the globe one of the mitigating elements is the dignity of work. Education, understanding, inclusion certainly but the personal pride and opportunity from secure work is essential to the civilization we all desire.

However, tragically unemployment is still at historic levels and youth unemployment is now causing ever increasing social tension.

We have an informal economy that involves 40% of the global workforce and is undermining formal business and decent work.

And the dominant model of supply chains is based on low wages, precarious work and and even includes informal workers and workers in modern slavery.

No CEO wants forced labour in their supply chains where women like Rina cannot tell her twelve year old son if she will be home to cook him dinner or say goodnight as she is forced to work overtime sometimes until 10, 12, 4, in the morning with no food; just a coupon for a canteen that doesn’t open until six. Rina works in the Philippines and sews for Victoria’s Secret though I suspect the CEO has no knowledge of this.

And none of us want seafood on our tables that have been harvested by workers enslaved on ships for up to six months without sleeping quarters or sanitation yet workers for Citra Mina in Indonesia waters are forced to ensure just such conditions.

When companies employ directly less than 10% of the workforce they depend on and seek ever decreasing costs then precarious and unsafe work is inevitable.

Hence inequality is growing and is now accepted even by conservative economists as a global risk.

The global slump in demand is serious. And climate change is already causing loss off jobs through extreme weather events and changing seasons which is putting further stress on both economies and communities.

BUT we can make choices to ameliorate these risks; we can initiate reforms to ensure both social and economic sustainability. And the leadership of young people, all of you, will be essential as the future needs to be different.

There is some evidence of Government leadership;

– the French legislation to transition to clean energy and the ambition to invest to build a circular economy means investment and jobs;

– the French legislation to mandate due diligence to ensure corporate responsibilityin supply chains in line with the UN Guiding Principles on business and human rights supports decent work

– the G7 commitment to ensure rights in supply change is a start to eliminate decent work deficits

– the G20′ commitment to infrastructure investment, to target the participation of women and young people and to reduce the gap in labour income share will give people jobs, fair wages and hope

And the UN Agenda 30 with its sustainable development goals can set the world on a new trajectory.

But we can do much more with coordinated action.

The infrastructure needs are up to 90 trillion dollars in the next 3 decades but it must be green infrastructure and we need to cooperate on clean energy to build and create jobs.

Technology must be shared so new pools of intellectual property must be created.

Pension funds must be invested for the long term and we are demanding all companies have a carbon plan consistent with 2 degrees along with skills and plans for jobs.

As our workplaces become green waste centers what waste we can’t reuse sold for other processing will span new businesses.

We need to build new cooperatives to prevent atomization of work that alienates individuals and we see evidence of people doing just that.

We must look to our communities and ensure investment in the care economy – in childcare, aged care, health and education if people are to feel secure and we are to enable women to work in greater numbers

And we must include young people in our workplaces through paid apprenticeships and internships that lead to secure work. We must end the talk of insiders and outsiders and look to share work. Where jobs shift with technology or new locations or markets then portability of benefits and skills must provide security.

And we must look to new forms of social security as we value and pay for all work which requires us to look again at a basic income.

If we are to coexist with capitalism it cannot be the American model where it’s only survival of the fittest it must be the European social model reinvented over and over again – a model where people matter and there is a socialist base of organisation that means we care about each other.

The nature of work has changed through generations but our values must not. Bernard Spitz and I agree we need a new social contract and new institutions that support it including reform of the Bretton wood institutions.

It is time to deepen our democracies and protect democratic rights and freedoms not the reverse. In the end it comes down to the sons and daughters test – what kind of world do we want and thus what conditions of work and live do we want for our sons and daughters and thus the sons and daughters of all nations.

Thank you. »

 

Le contrat de filière de la “Silver Economie”, une initiative encourageante

Silver Economy Expo

Silver Economy Expo

Rares ont été les reprises dans la presse, et pourtant, l’idée est excellente. Le 12 décembre 2013, Arnaud Montebourg (ministre du Redressement productif) et Michèle Delaunay (ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’autonomie) signaient un contrat de filière de laSilver économie, fruit d’un travail interministériel de plus d’une année. Lire la suite