Présidentielle 2017 : « Renverser la table, sans aveuglement »
Moins d’une semaine et les urnes rendront leur verdict. Plus que quelques jours donc pour écrire notre avenir. Pas seulement pour élire un président. Pour décider du destin de notre nation. Jamais l’avenir n’a semblé aussi incertain, et le monde entier a les yeux rivés sur la France.
Dans quelques jours, il ne sera en effet plus question de sondages, de commentaires, d’analyses sur «une campagne qui ne ressemble à aucune autre»… Il restera alors deux candidats, dont l’un sera élu quinze jours plus tard président de la République française.
Deux candidats, mais pas forcément deux options. Il faut être lucide sur notre situation collective. Les extrémistes ont le vent en poupe et l’on peut aisément comprendre pourquoi. La peur du chômage, les difficultés du quotidien, la montée des inégalités, les agressions terroristes, les tracasseries administratives, le coût de la vie, les insuffisances de l’Union européenne, tout cela fait beaucoup. Surtout quand s’y ajoute le feuilleton des manquements à la morale publique et au sens civique. On comprend dans ces conditions l’envie de renverser la table: la lassitude, le sentiment d’impuissance, la sensation du déclassement à l’heure où le projet France a tant besoin de renouveau et d’espérance.
La colère, cette mauvaise conseillère
Mais il y a plusieurs façons de renverser la table. Il y a la colère, cette mauvaise conseillère qui vise d’abord à punir ceux qui ont failli. Mais qui sera puni? Nous tous! Nous, les classes moyennes, les entrepreneurs, les professions libérales, les créateurs, les paysans, les ouvriers, les chercheurs, les étudiants, les chômeurs; nous tous, de la jeunesse de notre pays à ses retraités. Nous tous, des villes et des campagnes, des DOM-TOM comme de la métropole.
Parce que les extrêmes appuient leur discours sur des illusions, des fausses promesses et des cadeaux intenables. Parce que la réalité qui éclaterait dès le lendemain serait celle de taux d’intérêt qui exploseraient et rendraient impossible pour beaucoup de rembourser leur crédit de leur logement, de leur exploitation agricole, de leur véhicule. Parce que les investisseurs étrangers se détourneraient immédiatement de notre pays, nous mettant dans l’incapacité d’emprunter comme de payer nos fonctionnaires. Parce que tout ce que nous importons, à commencer par le litre d’essence, verrait sa facture exploser. Parce que les pensions des retraités perdraient instantanément de leur valeur. Parce que nos exportations seraient irrémédiablement freinées par des représailles contre notre soi-disant «protectionnisme intelligent». Voilà où peut conduire la colère, le repli sur soi, la négation de nous-mêmes. Une punition collective et individuelle aux effets immédiats.
Il y a aussi l’abstention. On peut entendre le rejet et la déception, mais ce choix du non-choix, cette carte blanche laissée à n’importe qui et notamment au pire, est un danger pour nous tous.
Le 24 avril au matin, il sera trop tard pour regretter
On peut aussi faire le choix de la raison. Le choix froid et lucide de renverser la table sans aveuglement. D’en finir avec ceux qui dans la classe politique se renvoient la balle depuis plusieurs décennies sans jamais tenir leurs promesses. Avec le jeu des partis, où l’on a renoncé à penser pour se constituer en castes d’élus, conservateurs par nature et dogmatiques par paresse. Avec l’immobilisme par souci de préserver les rentes, sans se soucier du blocage de l’ascenseur social, de la montée des inégalités ou du sentiment d’insécurité qui gagne la population. Oui, on peut aussi choisir de renverser la table dans un mouvement positif et optimiste qui consiste à croire en notre chance d’aller de l’avant ensemble.
Voici le choix qui se présente à nous. Céder à la colère ou au renoncement en nous abstenant de voter. Le 24avril au matin, il sera trop tard pour regretter. Le 23avril, allons voter la tête froide et le coeur en paix, pour l’idée que nous nous faisons de la France et de son avenir.
Ce manifeste est signé par un collectif de plus de 300 chefs d’entreprise, entrepreneurs, dirigeants, artisans, professions libérales et intellectuels.
Les 80 premiers signataires sont :
Lidgy Adelaïde (La Mode à la rue), Michaël Amar (Ifeelgoods), Olivia Asseo (Familin Paris), Brice Auckentahler (Tilt ideas), Nihel Bemrah (Nanny Please), Frédéric Benqué (US Invest), Etienne Bernard (Bernard Controls), Grégoire Biasini (Palomar), Pascal Blanchard (historien), Deborah Brown Plivain (Gentle Gourmet), Laurent Bruloy (groupe Looping), Nicolas Bühler (entrepreneur), Cécile Cellier (entrepreneur), Philippe Chainieux (Made.com), Catherine Chaulet (DMC Partners), François-Xavier Chupin (Sport Finance), Sophie Combes (entrepreneur), Bruno Cremel (entrepreneur), Patrick Daher (entrepreneur) Paulin Dementhon (Drivy), Slav Djoudjev (Green Mile), Guillaume-Olivier Doré (Robin’Finance), Camille Dubac (écrivain), Gaël Duval ( jechange.fr ), Michel de Fabiani (entrepreneur), Fabrice Del Taglia (Nomade Aventure), Amélie Faure (Launchmetrics), Olivier Flecklinger (entrepreneur), Stéphane Fontaine (entrepreneur), Nicolas Fourt (entrepreneur), René Frydman (médecin), Pierre Gallix (président d’association), Arnaud Gangloff (entrepreneur), Sylvain Gauthier (Easy Vista), Bernard Gilly (Gensight Biologics), Arnaud Giraudon (entrepreneur), Agathe Giros (The Editorialist), Mathias Hautefort (Vitis), Denis Jacquet (Edufactory), Benoît Jardin (Le Perche Agricole), Didier Kayat (Daher), Monique Labbé (Critère), Anne Lalou (Web School Factory), Jéremy Lamri (Monkey Tie), Hervé Le Bras (démographe), Alexandre Le Moil (Novamob), Antoine Lussignol (entrepreneur), Alexandre Nicolas Marin (entrepreneur), Bernard Michel (Gecina), Rudolf Mouradian (groupe Eloi), Guillaume Multrier (entrepreneur), Michel Ninou (entrepreneur), Agnès Pannier (entrepreneur), François Poitrine (entrepreneur), Pierre Pringuet (Association Française des Entreprises Privées), Jean-François Rial (Voyageurs du Monde), Antony Rodes (Sellneeds), Jean Rognetta (PMEFinance-EuropeEntrepreneurs), Laurent Sabatucci (EOL), Angelos Souriadakis (Ylios), René Sylvestre (entrepreneur), Philippe Tibi (Pergamon), Agnès Touraine (Act III Consultants), Pascal Vermeersch (entrepreneur), François Veron (entrepreneur), Emmanuelle Vignaud (entrepreneur), Gilles Widawski (APS groupe), Lionel Zinsou (entrepreneur)…