L’abrogation de la circulaire Guéant
Le 31 mai 2012, un an jour pour jour après son entrée en vigueur, la circulaire Guéant, qui restreignait la possibilité de travailler en France pour les étudiants étrangers ayant effectué leurs études dans notre pays, a été abrogée. Cette abrogation se fait par le biais d’une nouvelle circulaire, établie conjointement par Manuel Valls, Michel Sapin et Geneviève Fioraso.
La circulaire du 31 mai 2011 n’était que le symbole d’un repli sur soi de la France contre lequel les Gracques ne cessent de lutter. La politique d’immigration ne doit pas donner lieu à des dérives empêchant des étudiants, parlant souvent plusieurs langues et ouverts à la mondialisation, de débuter leur carrière en France. Ces étudiants sont un atout pour l’économie française et non une menace.
Après la publication de cette circulaire en 2011, des centaines de diplômés étrangers n’avaient pas pu, malgré des promesses d’embauches de la part d’entreprises basées en France, obtenir un changement de statut d’étudiant à salarié. Cela avait plongé dans une situation difficile et précaire un grand nombre de ces étudiants.
Les Gracques, qui ont combattu la circulaire Guéant dès son entrée en vigueur, se félicitent de son abrogation.
Mais le mal a déjà été fait. La circulaire Guéant a durablement dégradé l’attractivité et la réputation de la France. Elle a pénalisé lourdement nos institutions d’enseignement supérieur dans la compétition qu’elles mènent à l’échelle globale pour attirer les meilleurs étudiants. C’est pourquoi cette abrogation doit être un tremplin, le début d’une grande campagne médiatique de reconquête des talents de l’international. Un rapport de la Confédération des Jeunes Chercheurs rappelait que le principal grief des étudiants étrangers envers notre système est sa lourdeur administrative. Il faudra donc aller très loin, comme semble le prévoir en partie la nouvelle circulaire, pour assurer l’égalité de traitement sur le territoire et faciliter les démarches.