Pour le collectif Les Gracques, la priorité est à la baisse des dépenses
Article paru le 23 décembre 2013 sur la-croix.com
Ce Think tank fondé en 2007 estime que la remise à plat de la fiscalité entreprise par Jean-Marc Ayrault est un débat « sans issue » et appelle à une réforme énergique de l’État.
Proche de la Gauche, le collectif Les Gracques qui avait appelé à voter François Hollande en 2012, publie une tribune dans Le Monde daté du 24 décembre qui critique sévèrement la réforme fiscale annoncée par le premier ministre Jean-Marc Ayrault et estime que la « vraie remise à plat à entreprendre, ce n’est (…) pas celle de la fiscalité, c’est celle de notre État »et passe selon eux par une réduction drastique des dépenses publiques.
Dans ce texte intitulé « La réforme fiscale est morte. Vive la réforme de l’État », ce collectif qui regroupe des hauts fonctionnaires mais aussi des intellectuels et des cadres d’entreprise ne cachent pas leur scepticisme à l’égard des projets du gouvernement. Il qualifie la remise à plat annoncée de la fiscalité de débat « sans issue » qui fera perdre des mois à la France.
LA REFORME FISCALE NE SE FERA PAS
Ils dénoncent un « discours de campagne électorale », estimant que « comme on ne peut faire une grande réforme des impôts directs que si l’on réduit massivement les impôts », celle-ci ne se fera pas. Et que ceux qui « pensent que la fusion de deux impôts fondamentalement différents (l’impôt sur le revenu et la CSG) produira par miracle le rendement de trois, de sorte qu’on pourra redistribuer, ils se trompent et ils nous trompent », poursuivent les Gracques.
Jugeant qu’une « une réforme fiscale de grande ampleur a déjà eu lieu » et qu’elle est « derrière nous », ils estiment qu’il est temps de passer à l’étape suivante afin de « recréer la confiance », en s’attaquant à la rénovation de l’État. « Elle est possible ! Canadiens, Suédois, Allemands et tant d’autres ont montré la voie », écrivent-ils
UN GOUVERNEMENT DE REDRESSEMENT
Il suggère pour cela de nommer un gouvernement « de redressement, de conquête et de simplification », composé d’une quinzaine de ministres qui s’appuieront sur une « véritable équipe de management au sein des ministères ». Celui devra fixer des objectifs de réduction des dépenses d’ici à 2017, en se donnant trois ans pour y parvenir. Les Gracques plaident par ailleurs pour une convergence des statuts publics et privés pour les fonctionnaires et pour une réforme des collectivités territoriales « axée autour des grandes métropoles ».
« Voilà des années que nous nous limitons à trouver des économies ici où là, sans avoir pris la mesure de l’effort à engager » regrette ce collectif. « Nous devons réformer l’éducation nationale, le système de santé, le millefeuille territorial, le marché de l’emploi… » affirment Les Gracques pour qui seule une telle action permettra aux Français « de reprendre confiance en leurs dirigeants », mais que pour mener un tel programme « la main ne doit pas trembler » et qu’il faut « du professionnalisme et de l’autorité ! ».