How coronavirus is reshaping Europe in dangerous ways

Nous ne sommes qu’au début du chapitre qu’ouvre le COVID-19. Pourtant, il est déjà possible de distinguer six tendances susceptibles de restructurer l’Europe – de la remise en question des politiques écologiques au renforcement des contrôles aux frontières, en passant par des tensions Nord-Sud et Est-Ouest ravivées. La suite à lire sur The Guardian.

Vaincre la défiance, Lever les goulots d’étranglement

L’agenda de sortie de crise se dessine maintenant clairement en trois étapes: urgence, reprise, relance. Trois temps distincts qui se succèdent dans une séquence décisive pour notre pays. Avec un objectif : revenir aussi vite que possible à la dynamique de croissance d’avant le Covid. 

La phase d’urgence des deux derniers mois avait pour priorité d’éviter l’effondrement de notre économie et la suppression de centaines de milliers d’emplois: elle a globalement réussi. Le déconfinement actuel lance la seconde phase, celle de la reprise, avec un redémarrage de la production et de la consommation. Viendra plus tard le moment de la relance, qui devra aborder les sujets structurels, dont la question des relocalisations industrielles, et celle du partage de l’effort. 

N’en doutons pas: le temps de la  relance sera le moment d’un nouvel impératif industriel. Les Etats européens, au moment où ils interviennent de façon massive dans l’économie, disposent d’une opportunité unique pour redéfinir leurs orientations de politique industrielle, avec un enjeu majeur de coordination au niveau de l’Union. Telle est la perspective dans laquelle Les Gracques s’engagent et présenteront bientôt leurs propositions. La phase de relance nécessite en effet  une préparation approfondie et concertée – approfondie parce que concertée – ainsi que des modifications du cadre réglementaire et fiscal tant français qu’européen. Elle implique aussi une réorganisation de l’Etat pour lui redonner les moyens de faire ou de “faire faire” à d’autres avec plus d’efficacité. D’ici là, donnons-nous toutes les chances de réussir la reprise.

Nous avons, dans une précédente note, souligné l’urgence des mesures à prendre pour réussir la reprise. Les mesures de soutien aux secteurs économique les plus touchés ne peuvent attendre le paramétrage fin d’un plan de relance à l’automne, sauf à voir une partie de leurs acteurs disparaître entre temps. Le Gouvernement a fait un premier pas en faveur du tourisme et de l’automobile. Mais d’autres activités comme la restauration ou les centres commerciaux restent dans l’incertitude quant aux dates de réouverture; et la pente de la reprise reste une incertitude majeure dans tous les secteurs. 

D’une façon générale,  la dimension psychologique et les anticipations des acteurs économiques sont un élément clé de la  reprise. Il est bien sûr impossible d’avoir des certitudes macroéconomiques à ce stade. Au moins peut-on s’attacher aux conditions de la reprise au niveau microéconomique, et identifier ce qui peut contribuer à créer une dynamique de confiance chez tous les acteurs économiques: consommateurs, salariés, chefs d’entreprise, investisseurs. Qu’ils disposent d’une visibilité suffisante, qu’ils obtiennent rapidement du soutien financier nécessaire, qu’ils aient confiance dans leur avenir à court et moyen terme, et la consommation, la production et enfin l’investissement repartiront. Sans confiance à l’inverse, il serait vain de déverser des milliards en aides, prêts ou subventions : l’attentisme deviendra la règle et l’absence de dynamique nous fera tout juste passer de l’atonie à une croissance molle, faussement flatteuse dans un premier temps, mais finalement incapable de digérer le choc d’activité autrement que par des mesures d’économie, des coupes dans les investissements et des plans sociaux, au risque d’une profonde déstabilisation économique et sociale. 

C’est ce qui nous a conduit à nous interroger sur les facteurs qui peuvent aujourd’hui freiner la construction de la confiance, ou même créer de la défiance.

La défiance part de haut : à peine le déconfinement lancé, plusieurs ministres faisaient déjà l’objet de dizaines de poursuites pénales devant la Cour de Justice de la République, des associations s’étant constituées à cette seule fin. Que la France soit le pays d’Europe le plus exposé à subir ce phénomène devrait interroger les consciences. Il est évident que cette démarche punitive est délétère sur l’esprit public et ne peut, en inhibant les décideurs, que nuire au bon exercice de leurs responsabilités. Une partie du corps social fonctionne comme un groupe  de supporters qui préfèrent perdre le match pour le seul plaisir de lyncher l’entraîneur, plutôt que de se mobiliser pour gagner la partie. 

Dans la sphère économique, les premiers jours du déconfinement, et les semaines qui l’ont précédé ont montré une dynamique positive dans notre pays. Il existe une volonté réelle de travailler et de repartir de l’avant. Mais nous constatons aussi qu’elle se heurte – plus qu’ailleurs – à des obstacles qui peuvent déprimer les anticipations des acteurs économiques et faire perdre des opportunités. 

L’objet de cette note est d’identifier un certain nombre de leviers pour créer de la confiance, et de proposer des mesures pour lever des obstacles à la reprise, afin d’aborder dans les meilleures conditions possibles la phase suivante de la relance. 

Téléchargez ci-dessous l’intégralité de la note : Gracqindus_Vaincre_la_DéfianceTélécharger

Réussir la Reprise dès le Troisième Trimestre

Le compte à rebours de la reprise a commencé…

Le confinement aura été du point de vue économique le plus grand choc connu par le pays en temps de paix. La perte d’activité instantanée s’élève à un tiers et atteint même 50 % sur le champ marchand. Sur l’ensemble de l’année, le FMI et le Gouvernement anticipent désormais un recul du PIB de près de 8 % en 2020, contre 2,9 % en 2009 pendant la crise financière.

Transférer durablement à l’État le financement d’une économie à l’arrêt n’est ni souhaitable, ni possible. Chaque jour de confinement coûte environ 2 milliards d’euros à l’économie française. Deux mois de confinement représentent déjà une perte de 6 points de PIB annuel, dont environ deux tiers à la charge des administrations publiques, du fait des « stabilisateurs automatiques » et des mesures de soutien mises en œuvre. La situation est d’autant plus critique que la France est entrée dans cette crise sans avoir reconstitué de marges de manœuvres au plan budgétaire : notre endettement excède de 40 points de PIB celui de l’Allemagne, alors qu’ils étaient encore comparables en 2010. Si nous disposons d’un « capital-confiance » précieux sur les marchés, il n’est pas illimité. En l’état, le déficit et la dette atteindraient respectivement 9 % et 115,2 % du PIB fin 2020, sans même que les prévisions gouvernementales n’incluent le coût du futur plan de relance. 

Au moment où se profile la fin du confinement, la question clé est donc d’en réussir la sortieet de la réussir aussi vite que possible : d’abord sanitairement bien sûr, faute de quoi les sacrifices consentis auraient été inutiles et la protection de nos concitoyens resterait non assurée ; budgétairement ensuite, pour limiter le creusement des déficits, insupportable dans la durée, et retrouver la croissance indispensable à la production, l’investissement et l’emploi de la septième puissance mondiale ; économiquement enfin : faute d’un redémarrage rapide de la demande, de nombreuses entreprises risquent de ne pas passer l’été malgré les aides à la trésorerie et n’auront donc pas le temps de mettre en place les financements durables, en fonds propres, ainsi que nous l’avons recommandé dans notre note « Pour une stratégie de fonds propres ».

Il faudrait y ajouter une dimension politique, au sens le plus noble du terme. La crise appelle en effet à ouvrir des perspectives nouvelles, nationalement et internationalement – dont l’aggiornamento européen – qui auront toute leur place pour mobiliser le corps social.

Notre propos ici n’est pas de discuter les conditions sanitaires ou politiques de cette sortie mais de nous concentrer sur les conditions nécessaires à sa réussite au plan économique, une fois définies les règles du déconfinement. Notre analyse est qu’en dépit de toutes les incertitudes actuelles, plus tôt seront prises les mesures de soutien, plus tôt l’activité productive viendra supplanter l’indemnisation du chômage partiel, meilleures seront les anticipations des ménages comme celles des entreprises et mieux nous réussirons la reprise sur l’ensemble des territoires. 

Même si le retour à une situation normale nécessitera un effort de long terme, dès le 11 mai, c’est bien un sprint économique qui est lancé pour rattraper le temps et la croissance perdus.

Téléchargez ci-dessous l’intégralité de la note :


E-café #6 / FRANCE – UK

Les Gracques et le Cross Channel Institute s’associent pour vous proposer ce lundi deux regards sur les économies françaises et britanniques dans l’après-COVID. 
Nicolas Bouzou et Gideon Rachman vous proposeront tour à tour leur point de vue et répondront à vos questions. 

Gideon Rachman est éditorialiste au Financial Times, en charge du département Foreign Affairs.
Nicolas Bouzou, essayiste et économiste, dirige aujourd’hui la société Asterès. 

NB : les échanges se tiendront en français et en anglais. 

Pour vous inscrire, merci de remplir ce formulaire. Attention : le lien de connexion vous sera donné dans le message de confirmation s’affichant une fois le formulaire complété. 
Veillez à le copier dans un endroit sûr pour l’ouvrir lundi à 8h30. 

Rendez-vous ce lundi et surtout, n’oubliez pas votre café ! ☕️